mince service. D’ailleurs, si les nôtres abandonnent l’usage habituel du français au parlement fédéral, comment pourront-ils s’opposer logiquement à son abolition comme langue parlementaire ?
Dans les provinces de l’Ouest canadien, bien que les divers groupes de nos nationaux y conservent encore fidèlement l’usage du français dans la famille, notre langue a subi un échec grave comme langue officielle : échec d’autant plus grave, qu’il nous a été infligé malgré la loi organique du pays.
En effet, l’acte de Manitoba, voté par le parlement fédéral, en 1870, et ratifié par le parlement impérial, en 1871, dit formellement à l’article 23 : « L’usage de la langue française et de la langue anglaise sera facultatif dans les débats des chambres de la législature ; mais, dans la rédaction des archives, procès-verbaux et journaux respectifs de ces chambres, l’usage de ces deux langues sera obligatoire : et, dans toute plaidoirie ou pièce de procédure par-devant les tribunaux, il pourra être également fait usage de ces langues. Les actes de la législature seront imprimés et publiés dans ces deux langues. »