Avons-nous besoin de dire que, pour être bon, le journal doit être catholique, et que plus une feuille s’éloigne de la vraie doctrine, plus elle est mauvaise. L’indifférentisme n’est pas plus permis en journalisme qu’en politique. La parole de Notre-Seigneur : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne ramasse point répand, » s’adresse indistinctement à tous les hommes.
Est-il nécessaire qu’un journal, pour être bon, parle sans cesse de religion ? Non, mais il doit toujours être prêt à la défendre, il doit réfuter les erreurs qui se produisent dans la mauvaise presse, à la tribune, au parlement, dans les livres. Il doit apprécier les événements au point de vue de la justice éternelle, et ne jamais faire appel aux préjugés ni aux mauvaises passions, ne jamais trahir la vérité lorsqu’elle est attaquée, ne jamais transiger sur les principes immuables. Le mensonge, les propos scandaleux, les grivoiseries, lui sont rigoureusement interdits.
Les journaux « purement scientifiques, » « purement littéraires, » purement politiques, « purement d’affaires » sont mauvais, ou plutôt impossibles. Car il est impossible, et si c’était possible, il ne serait pas permis d’exclure toute idée de Dieu de la science, de la littérature, de la politique et des affaires. Une science athée, une littérature athée, une politique athée, des affaires athées, voilà le hideux rêve des philosophes modernes.
Il faut que l’homme de science, l’homme d’état, le littérateur et le négociant tiennent compte de Dieu. Ce sont là des vérités élémentaires. Qu’ils sont nombreux, cependant, ceux qui les ignorent ou qui agissent comme s’ils les ignoraient ? Pour notre part, nous voulons donner le bon exemple en les pratiquant rigoureusement nous-même.