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OU RECUEIL D’ÉTUDES

Bourget et Mgr Laflèche sur le libéralisme, a été désapprouvée à Rome. Nous répétons ce que nous avons déjà dit : M. David se trompe ou il cherche à tromper ses lecteurs. Et derechef nous le mettons au défi de prouver son assertion. Il ne suffit pas à M. David de dire que les documents venus de Rome sont clairs. Ils sont clairs, en effet, si clairs qu’avec toute son habileté à embrouiller les cartes, le rédacteur de la Tribune ne peut pas en extraire une seule ligne à l’appui de sa thèse. En effet, dans ces deux documents il n’est question que l’Université-Laval, de la conduite du clergé en temps d’élections, et de l’amendement, de la loi électorale ; il y est dit que le parti réformiste au Canada n’a jamais été condamné par l’Église. Tout cela est clair, mais tout cela n’infirme en aucune façon les nombreuses condamnations portées par Rome contre les doctrines catholico-libérales que Pie IX a qualifiées de chose pire que la peste.

Le libéralisme catholique est condamné par Rome, qu’il soit professé par M. David ou par tout autre, par les bleu ou par les rouges.


4 février 1882


Il y a dans notre pays plusieurs écrivains dangereux ; parmi ces écrivains, M. L. O. David, de la Tribune, occupe incontestablement le premier rang. Il a une nuance toute particulière, c’est la perfidie.

C’est un véritable scandale de le voir s’abriter derrière le pape, derrière la Propagande, derrière l’Université-Laval, derrière Mgr Taschereau, derrière même le cadavre de Mgr Conroy, pour lancer sur le pays les flots gluants et empoisonnés de son libéralisme.

L’exactitude, pour M. David, n’est rien du tout. On se rappelle qu’il a commencé par dire que le Pape avait dit à Mgr Laflèche qu’il se laissait conduire par le bout du nez ; puis, il été forcé d’admettre que ce n’était pas le Pape, mais le cardinal Masotti ; enfin,