LE CENS D’ÉLIGIBILITÉ
Comme nous l’annonçons ailleurs, le Conseil législatif a rejeté le projet de loi, voté par l’Assemblée législative, comportant abolition du cens d’éligibilité, ou qualification foncière, comme disent certains journaux, parmi lesquels on remarque même l’Événement. Aujourd’hui, on le sait, la loi exige que tout député possède des biens fonds d’une valeur d’au moins $2,000. Messieurs les députés ont cru que c’était trop leur demander, et ils ont déclaré, dans leur extrême sagesse, que dorénavant n’importe qui peut aspirer au poste de membre de la chambre basse, pourvu qu’il ait vingt et un ans, soit du sexe masculin, sujet de Sa Majesté, et exempt de toute incapacité légale. Ainsi, d’après ce fameux projet de loi, il n’est pas même nécessaire qu’un député ait le droit de vote ! En vérité, le Conseil a bien fait d’étouffer cette législation démagogique.
Le bill de l’assemblée allait plus loin, et disait :
Le présent acte viendra en force (un anglicisme, s’il vous plaît) le jour de sa sanction et s’appliquera aux membres du présent parlement.
Nous croyons que jamais, dans notre province, on n’a voté rien d’aussi radical, d’aussi révolutionnaire que ces quelques mots que nous avons soulignés, voyez plutôt ! Chacun des députés actuels de l’Assemblée législative, s’est fait élire en disant, implicitement, aux électeurs : « La loi exige que tout député