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corrompre lui-même. L’exemple qui part d’en haut a un pouvoir terrible.

Convainquons-nous donc bien d’une chose, dès aujourd’hui, et ancrons-la solidement dans notre cerveau : La politique ne consiste ni dans la distribution du patronage, ni dans la manière d’organiser et de conduire une élection, ni dans l’habileté qu’on met à prendre le pouvoir, ou à s’y maintenir, une fois qu’on l’a pris.

Elle ne consiste pas dans l’achat des consciences, elle ne consiste pas dans le maniement des ficelles, elle ne consiste pas dans les enquêtes, si dommageables qu’elles puissent être à la réputation d’autrui, elle ne consiste pas dans l’exploitation des préjugés et des passions populaires.

En un mot, la politique ne consiste pas dans la politique des politiqueurs.

Étudier avec soin les véritables besoins du pays ; connaître à fond les ressources de sa province et les meilleurs moyens de les développer ; mettre l’amour de sa patrie à cent coudées au-dessus de tout esprit de coterie ; ne jamais offenser la morale, sous prétexte que cela fera tort aux adversaires ou favorisera son parti ; ne jamais donner le mauvais exemple au peuple, soit en corrompant son voisin, soit en se laissant corrompre ; soit en calomniant les autres, soit en défendant une iniquité manifeste ; pour tout dire, en un mot, exercer le pouvoir, voter les lois et administrer les affaires publiques sous l’œil de Dieu ; voilà le devoir de l’homme d’état, voilà la véritable politique, la seule que nous voulons faire.


LA COALITION


4 août 1881.


La coalition, voilà la grosse question du moment. La Tribune, journal de M. L. O. David, nous avait déjà