affirmé que M. Chapleau est allé en France dans le dessein de nous débarrasser de notre voie ferrée, la Minerve, qui est reconnue comme l’organe du premier ministre, a fait la déclaration suivante :
Que M. Chapleau prenne en France des renseignements sur les avantages que le gouvernement pourrait retirer en affermant, louant, ou vendant le chemin de fer du Nord, il semble qu’il n’y a rien en cela de bien irrégulier. Du moment que la question, comme décision finale, est laissée à la législature, que pouvons-nous avoir à craindre ?
Les ministres peuvent toujours préparer un contrat ; c’est même leur devoir, puisqu’ils sont chargés de l’administration des affaires de notre province. Quand ils voudront le faire accepter par la législation, celle-ci donnera son opinion et rendra son verdict.
Four nous, cela veut dire clairement que c’est l’intention du premier ministre de vendre le chemin, s’il le peut.
Nous ne voulons pas discuter la question de savoir s’il est à propos de vendre notre voie ferrée ou de l’exploiter nous-mêmes. Si la vente se fait honnêtement et à des conditions avantageuses, nous ne voyons pas quel principe s’y oppose.
Si la voie ferrée est vendue à un syndicat français, il y a une chose dont nous sommes certain et qui nous réjouit : C’est que l’on parlera français tout le long du chemin, depuis Québec jusqu’à Ottawa. Car nous avons lieu de croire qu’une compagnie française se montrera plus ferme que le gouvernement ne s’est montré, et ne permettra pas que l’on ostracise notre langue.
Mais ce n’est pas là le point sur lequel nous désirons insister. Nous voulons appeler l’attention sur la belle théorie constitutionnelle que la Minerve expose avec tant de complaisance et faire voir combien cette théorie diffère de la pratique.
La Minerve dit que nous n’avons rien à craindre du moment que la question, comme décision finale, est laissée à la législature, que la législature donnera son opinion sur le contrat et rendra son verdict. C’est précisément là où l’organe du premier ministre se