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Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/338

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MÉLANGES

dans son article de lundi. Dans cet écrit, il s’applique uniquement à prouver que M. Parkman a dit quelques vérités en parlant des jésuites. (Ce n’est pas là une vue d’ensemble). C’est un travail absolument sans valeur, car personne ne nie ce que M. Casgrain fait tant d’efforts pour établir. Il combat des moulins à vent. M. Parkman a écrit de belles pages, où il rend justice aux catholiques : je l’ai déjà dit et je le répète. Mais il est aussi l’auteur de pages infâmes qui gâtent le livre dont il est question en ce moment. Voilà le point qu’il convient de discuter.

M. Casgrain a beau citer des extraits où la ferveur, le dévouement, l’abnégation des jésuites sont loués, cela n’efface point le passage honteux où la sainte Église, l’Épouse Immaculée du Christ, est comparée à une vile prostituée !

Tant que ce mot restera dans le livre de M. Parkman, son ouvrage, quoi qu’on en dise, sera une abomination.

Une seule voix discordante dans un concert suffit pour produire une cacophonie insupportable. De même, un seul cri de haine diabolique comme celui que M. Parkman pousse à la page 83 de son livre est assez fort pour étouffer les paroles d’éloge qu’il adresse aux missionnaires. Citons encore.


Partout dans les ouvrages de M. Parkman, on entrevoit une âme droite et née pour la vérité, mais perdue, sans boussole, sur un océan sans rivage (à quoi servirait une boussole sur un océan sans rivage ?) Delà ces aspirations vers le vrai, ces aveux éclatants, ces hommages à la vérité, suivis, hélas ! d’étranges affaissements, d’excès de fanatisme qui étonnent.

Rejetant le surnaturel, il se perd en conjectures, il suppose mille motifs humains pour expliquer les actes d’héroïsme que la foi et le zèle apostolique inspiraient à nos aïeux. Toutefois, à son insu son, âme loyale et grande trahit l’émotion ; impatiente dans cette cage de fer du naturalisme où elle est emprisonnée, elle prend de magnifiques élans, elle jette des cris superbes.


Dans les lignes qui précèdent, M. Casgrain explique les fautes de M. Parkman, et l’on dirait qu’il croit les