Aller au contenu

Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
381
OU RECUEIL D’ÉTUDES

sous le poids. Le train ne put entrer en gare, il fallut arrêter le convoi à quelque distance de la station pour permettre aux voyageurs de descendre de voiture. Le président de l’Union Allet, M. Piché, lut, au nom des zouaves, une belle adresse à laquelle M. de Charette répondit par quelques paroles émues. Puis une procession, comme on n’en avait jamais vu à Montréal, se forma et conduit les voyageurs à leurs appartements, à l’hôtel Richelieu, au milieu de vivats indescriptibles.

À l’hôtel, le général causa longuement avec les chers zouaves. La nuit était bien avancée lorsque la foule, qui s’était massée sur la place Jacques-Cartier, se dispersa.

Le lendemain, le général, accompagné de plusieurs personnes de Montréal, entre autres de M. le sénateur Trudel, M. le recorder de Montigny, M. N. Renaud et M. Alfred Laroque, se rendit à St-Barthélémy, pour passer quelques heures avec M. le curé Moreau, ancien aumônier des croisés canadiens. Les visiteurs sont allés aussi à Saint-Justin, dont le curé, M. Gérin, est un ancien zouave, si nous ne nous trompons pas. Dans ces deux paroisses la réception faite au général a été enthousiaste au suprême degré.

À Saint-Barthélemy il s’est produit un petit incident qui mérite d’être raconté. Les élèves du couvent avaient présenté une adresse à leur distingué visiteur, et cette adresse était si touchante que le vieux héros, ainsi que tous ceux qui l’entouraient, ne put retenir ses larmes. Quelqu’un fit remarquer à la supérieure que ce n’était pas bien de faire pleurer ainsi d’anciens militaires. La religieuse répondit : « Monsieur, les braves ne pleurent que devant les enfants. » Ce mot n’était certes pas de nature à calmer l’émotion des spectateurs.

Jeudi, eut lieu à Saint-Hyacinthe, la réunion générale des zouaves canadiens. La réception faite au général par les citoyens de Saint-Hyacinthe fut cordiale et spontanée.

L’arrivée de M. le marquis de Charette coïncidant avec la célébration de la Saint-Jean-Baptiste et la distribution des prix au collège, la ville et les alentours étaient magnifiquement décorés.