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OU RECUEIL D’ÉTUDES

Ayant confiance que vous vous conformerez à ces instructions de votre archevêque, de l’épiscopat de cette province et du Saint-Siège, je vous prie, Monsieur le Rédacteur, d’agréer l’assurance de mon dévouement.

† E. A. Arch. de Québec.

* N. B. — Le décret XII du Cinquième Concile a été publié dans les journaux à la fin de mai et au commencement de juin 1875.

On peut l’y retrouver.


Documents émanés du Saint-Siège sur la conduite du clergé dans la politique, l’influence indue et l’Université-Laval, 13 septembre 1881,


À Mgr Alexandre Taschereau,
Archevêque de Québec.


Illustrissime et Révérendissime Seigneur,

Il est venu à la connaissance de la Sacrée Congrégation de la Propagande que dans votre Province certains membres du clergé et du corps séculier continuent à s’ingérer trop dans les élections politiques, en se servant soit de la chaire, soit des journaux et autres publications.

Il est également connu de la susdite Sacrée Congrégation que certain suffragant de Votre Seigneurie cherche actuellement à recourir au Parlement, pour faire modifier la loi des élections relativement à l’influence dite indue.

Or, pour ce qui concerne le premier point je m’empresse de rappeler à Votre Seigneurie que déjà en l’année 1876, la Suprême Congrégation du Saint Office a émané l’instruction suivante :

« Il faut faire entendre aux Évêques du Canada que le Saint-Siège reconnaît parfaitement l’extrême gravité des faits rapportés par eux, et qu’il y a à déplorer particulièrement le tort dont en souffrent l’autorité du clergé et le saint ministère. C’est pourquoi afin de réparer de si grands dommages, il faut surtout en extirper la racine. Or la cause de si graves inconvénients se trouve dans la division de ces Évêques entre eux, tant au sujet de la question politique qu’au sujet d’autres questions qui s’agitent en ce moment au Canada. Afin donc de mettre un terme à ces dissensions si regrettables, il sera nécessaire que ces Évêques, de concert avec Monseigneur le Délégué Apostolique envoyé au Canada, s’entendent pour déterminer une ligne de conduite uniforme à suivre par tous et chacun d’eux à l’égard des partis politiques.

« Une autre cause des mêmes inconvénients se trouve dans l’ingérence trop grande du clergé dans les affaires politiques, sans se soucier assez de la prudence pastorale. Le remède convenable à cet excès de zèle, c’est de rappeler à ces Évêques ce qui leur a déjà été recommandé par cette Suprême Congrégation, mercredi, 29 juillet 1874, à savoir que, à l’occasion des élections politiques, ils se conforment, dans leurs conseils aux électeurs, à ce qui se trouve décrété dans le Concile Provincial de 1868. Il faudra ajouter que l’Église, en condamnant le libéralisme, n’entend pas frapper tous et chacun des partis politiques, qui par hasard s’appellent libéraux, puisque les décisions de l’Église se rapportent à certaines erreurs opposées à la doctrine catholique