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MÉLANGES

Canadien qui ne nous paraît pas valoir un bon Esquimau. Il s’agit de M. Pacaud, de l’Électeur. Quand nous disons M. Pacaud, c’est une simple façon de parler ; c’est lui qui porte la responsabilité des élucubrations de ses amis.

Nous avons découvert quelque chose de plus fort que l’esprit de parti, c’est une fausse doctrine.

M. Chs. B. Rouleau, magistrat de district et correspondant de la Minerve, est un bleu enragé, ami intime et grand admirateur de M. Chapleau. Il a émis, en parlant de l’éducation, des idées fort libérales, et aussitôt l’Électeur, oubliant le bleuisme de M. Rouleau, vole à son secours. Voici, entre autres choses, ce que dit l’Électeur. Ne riez pas, s’il vous plaît ; c’est un des articles sérieux de notre confrère :

« Que dirait M. Tardivel, si on lui prouvait que l’Église elle-même est pour l’instruction obligatoire ? Or la chose est facile à faire. Est-ce que l’Église n’oblige pas tout le monde à apprendre le catéchisme ? Est-ce qu’elle ne fait pas un devoir de conscience à tous les fidèles d’apprendre la religion. Or, si ce n’est pas là l’enseignement obligatoire, qu’est-ce donc ?

« L’Église catholique, sans doute, condamne l’enseignement obligatoire donné par l’État. Mais qui vous dit que c’est de cet enseignement que M. Rouleau veut parler ? »

M. Tardivel dirait que les écrivains de l’Électeur ont certainement trouvé le moyen de se soustraire à l’obligation que l’Église impose à ses enfants d’apprendre le catéchisme.

Si le savantasse de l’Électeur eût seulement lu les écrits de M. Rouleau avant d’en parler, il se fût facilement convaincu qu’il ne s’agissait que de l’enseignement obligatoire donné par l’État. En effet, dans ce travail de M. Rouleau, il n’est question que des prétendus droits de l’État et il n’y est pas même fait une simple allusion aux droits réels de l’Église.

Notons une chose importante : Dans l’Électeur du 31 janvier 1882, il est dit, en toutes lettres, que « l’Église catholique, sans doute, condamne l’enseignement obligatoire donné par l’État. » Retenez bien cette parole et cette date ; elles serviront plus tard.