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OU RECUEIL D’ÉTUDES

ou protestant, selon que ces nominations ou destitutions concernent les écoles catholiques romaines ou les écoles protestantes. »

Il n’y a rien de plus positif : Pour la nomination ou la destitution d’un inspecteur d’écoles, il faut la recommandation de l’un des deux comités du conseil de l’instruction publique. Or, dans le cas de M. Pilon, cette recommandation n’a jamais été donnée.

M. Pilon a bien tort de se considérer comme destitué.


LÉGISLATION À LA JULES FERRY


20 mai 1882


Ceux qui ont des yeux pour voir vont-ils enfin les ouvrir à la lumière ? Ceux qui ont des oreilles pour entendre vont-ils enfin cesser de se les boucher ? C’est ce qu’on se demande en parcourant le projet de loi sur l’éducation déposé à l’Assemblée législative, le 10 mai, par le secrétaire provincial.

Nous l’avons souvent dit, nos hommes publics suivent, en matière d’éducation, le chemin qui conduit à l’abîme où se débattent en ce moment la France et la Belgique. Parce que nous ne sommes pas encore rendus au point où en sont rendus ces deux pays, on s’imagine qu’il n’y a pas de danger, et l’on se moque de ceux qui, de temps à autre, ont poussé des cris d’alarme. Pourtant nous marchons vite, plus vite peut-être que les Français et les Belges n’ont marché.

Jean-Baptiste prend à Québec le train-éclair qui se rend à Montréal. À la gare de Portneuf deux amis, Paul et Joseph, lui parlent. Le premier lui demande s’il veut se rendre à Montréal. Jean-Baptiste répond : « Oh ! non ; je ne veux faire qu’un petit tour, je ne veux pas m’éloigner de Québec. » Paul lui fait remarquer qu’il ferait mieux, dans ce cas, de descendre, car il est déjà à plusieurs lieues de son point de départ.