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NEW-YORK

ils n’assombrissent pas les rues autant qu’on pourrait le croire. Le bruit des trains qui vous passent à dix ou quinze pieds au-dessus de la tête, à chaque instant, surprend d’abord un peu, mais on finit par s’y habituer.

Les cochers de place, à New-York, sont relativement peu nombreux et encore moins demandés par ceux qui savent voyager, car leurs prix sont exorbitants. Prendre une voiture ici c’est un luxe que peu aiment à se permettre. Lu reste, c’est un luxe inutile. Pour transporter votre personne vous avez les innombrables tramways ; tandis que des messageries se chargent de porter vos bagages partout où vous voulez pour une somme raisonnable. Avant d’arriver à New-York, un agent passe par le train ; vous lui donnez la contre-marque de vos malles et vous n’avez plus à vous en occuper, certain que vous êtes de trouver vos bagages à l’endroit indiqué.

En attendant le départ du train qui doit nous transporter à Avondale, petit village de New-Jersey où réside mon beau-frère, nous visitons un peu la ville, car New-York est bien éclairé — pas tout à fait aussi bien que Québec, cependant. On se plaît à dire que Québec est toujours en arrière des autres villes de l’Amérique. Il ne l’est pas sous le rapport de l’éclairage, dans tous les cas.

Nous nous avançons jusqu’au milieu du pont qui relie New-York et Brooklyn. C’est une construction imposante, et, du centre, nous avons un magnifique coup d’œil qui embrasse New-York, Brooklyn, Jersey City, la baie sillonnée par d’innombrables bateaux, Staten Island, etc.

Vers le milieu de la nuit, d’immenses voitures chargées de légumes et de fruits commencent à arriver de partout ; ces produits encombrent les trottoirs, car il y a peu de marchés à New-York.

Enfin, minuit sonne, et nous prenons le train pour Avondale, après avoir traversé la rivière Hudson qui sépare ici New-York de New-Jersey. Le chemin de fer passe par un endroit remarquable appelé The meadows. C’est un immense marais qui s’étend derrière Jersey City. Cette solitude absolue, aux portes