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POUR LA PATRIE

l’abandonner et chercher ailleurs, par des moyens légitimes, les biens terrestres qu’il convoitait. Mais il aimait le journalisme à cause du prestige et de l’influence que cette profession confère à celui qui l’exerce avec talent. Le bruit des polémiques le grisait, les discussions auxquelles on se livrait autour de son nom flattaient sa vanité. Rester journaliste honnête, même journaliste catholique, tout en devenant riche, tel était d’abord son rêve.

Il commença par faire des réclames, moyennant finance, en faveur de certaines entreprises commerciales et industrielles. Comme ces entreprises étaient honorables, il pouvait, à la rigueur, se dire qu’il recevait le prix d’un travail légitime ; mais ses besoins factices augmentant toujours et ce genre d’affaires lui paraissant bientôt restreint, il agrandit le cadre de ses opérations. Lorsque les promoteurs de grandes entreprises ne venaient pas à lui, il allait à eux, et leur donnait habilement à entendre que le moyen le plus sûr de ne pas trouver en lui un adversaire acharné, c’était de payer grassement son concours. Puis, glissant toujours sur la pente, il mit sa plume au ser-