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POUR LA PATRIE

Quand il eut fini de parler, la consternation était peinte sur le visage des ministres et de leurs principaux partisans. Un grand silence se fit, suivi bientôt d’une sourde rumeur. Les députés se réunirent par groupes, inquiets, bouleversés. Personne ne se levait pour prendre la parole.

Enfin, sir Henry Marwood, très agité, se contenant à peine, fait remarquer au président qu’il est six heures. La séance est levée au milieu de la plus grande confusion. Presque tous les députés français, Lawrence Houghton et ses amis, entourent Lamirande et le félicitent chaleureusement.

Sir Henry jette un coup d’œil sur cette scène tumultueuse et son expérience des assemblées délibérantes lui dit que Lamirande l’emporte, que le projet sera sûrement rejeté. Il quitte précipitamment la salle des délibérations. Dans le couloir il rencontre Montarval.

— Nous sommes perdus, dit le premier ministre, à voix basse. Le projet ne passera pas. Lamirande l’a tué du premier coup. Nous avons trop forcé la note. Qu’allons nous faire ?