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POUR LA PATRIE

chez lui portait l’empreinte de la passion, de la vengeance, et d’une sombre énergie.

Autour de lui s’étalaient des meubles d’une grande richesse. Des objets d’art, des statues, des tableaux respirant la plus affreuse luxure ornaient la pièce au fond de laquelle s’élevait l’autel satanique.

Du dehors venaient, confus et indistincts, les bruits de la grande ville. Car bien que la nuit fût déjà fort avancée, Paris, dans ces jours de trouble qui marquèrent la fin de l’année 1931, dormait peu.

À peine le jeune homme eut-il cessé de parler qu’une forme vague apparut entre l’autel et le triangle, au milieu de la fumée des parfums. Ou plutôt, c’était là fumée même qui, au lieu de monter en bouffées irrégulières, comme auparavant, prenait cette forme mystérieuse.

Le luciférien frémit.

— Eblis ! Eblis ! s’écria-t-il, tu viens ! tu viens !

Rapidement, la forme devint de moins en moins confuse. Ses contours se découpèrent nettement. C’était la forme que les artistes donnent aux anges. L’apparition était lumi-