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POUR LA PATRIE

— Vous voudriez une religion d’État. Cela n’est guère compatible avec la liberté de conscience et la liberté des cultes qui sont le fondement de la société moderne.

— Fondement peu solide, il faut l’avouer, puisque tout s’écroule. La reconnaissance par l’État de la seule véritable religion n’exclut pas, du reste, une juste tolérance civile des autres cultes là où cette tolérance est nécessaire pour éviter un plus grand mal.

— Je ne veux pas discuter ces questions avec vous. Vous avez peut-être raison, en théorie, mais je ne puis pas me mettre à la tête de ce mouvement. C’est contraire aux traditions du parti. Si ce projet venait à manquer, que ferais-je ? Compromis à tout jamais, je serais réduit à l’impuissance. Ne pouvez-vous pas trouver un moyen terme, quelque chose que tout le monde puisse accepter ?

Convaincu que ce serait une perte de temps d’argumenter davantage avec cet homme sans volonté et sans dévouement, Lamirande se retira et alla retrouver son ami Leverdier.

— Tu avais bien raison, mon ami, dit-il ; impossible de rien faire avec sir Vincent. Il