Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/175

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— Il faut que je me rende à Ottawa, demain, dit Lamirande un soir à sa femme. Une dépêche de Houghton m’y appelle pour une affaire très importante.

— Veux-tu que je t’accompagne, mon mari ? Quelque chose me dit que tu seras exposé à un grand danger pendant ce voyage.

— As-tu fait un mauvais rêve ? demande Lamirande en souriant.

— Non, et je ne crois pas aux rêves ; mais je crois aux pressentiments, ou plutôt à ces étranges avertissements que les anges peuvent et doivent nous donner parfois…Laisse-moi t’accompagner ?

— Mais, chère Marguerite, s’il y a un malheur dans l’air, ne vaut-il pas mieux que tu restes afin que, s’il m’arrive quelque chose, tu sois laissée pour élever notre enfant ?

— Quelque chose d’irrésistible me dit pourtant que mon devoir est de t’accompagner en cette circonstance, que je pourrai, je ne sais comment, te protéger contre quelque danger. Veux-tu que j’aille avec toi… ne me refuse pas, je t’en prie !

— Puisque tu insistes, tu viendras, ma chère femme. Un petit voyage, du reste, te