Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
227
POUR LA PATRIE

CHAPITRE XIX.


Mucro, mucro, evagina te ad occidendum.
Epée, épée, sors du fourreau pour verser le sang.
(Ezech. xxi 28)


La bénédiction du Très-Saint Sacrement est terminée. Lentement la foule se retire. Les sacristains éteignent les lumières, d’abord à l’autel, puis dans le chœur, enfin dans la nef. Il n’en reste que deux ou trois qui jettent dans le vaste édifice une lueur incertaine. Au moment de fermer les portes, le bedeau remarque que deux hommes sont encore dans l’église ; l’un à genoux, la tête cachée dans ses mains, la poitrine gonflée de sanglots ; l’autre debout, près d’une colonne, qui regarde fixement le premier. Le bedeau touche l’homme à genoux. « On ferme, » lui dit-il. Ducoudray tressaille comme un homme qu’on réveille subitement. Il se lève aussitôt.

— Il faut que je voie le Père Grandmont, dit-il ; il faut que je le voie tout de suite.