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POUR LA PATRIE

l’autre était dans toute la force de l’âge. Le jeune ecclésiastique était visiblement embarrassé dans sa soutane. Mais l’homme aux lunettes noires n’eut aucun soupçon. Il se contenta de murmurer : “Deux calotins ! Le plus jeune a l’air fameusement gauche.”

Les deux prêtres prirent une voiture que le domestique était allé chercher cinq minutes auparavant.

Au bout d’une autre demi-heure, comme le guetteur commençait à s’inquiéter sérieusement et à se demander s’il ne devait pas sonner, le domestique sortit de nouveau. Il avait l’air de chercher quelqu’un. L’homme aux lunettes le suivit du regard. Il le vit parler au cocher qui avait amené Ducoudray de la ville et lui donner de l’argent. Le cocher partit aussitôt

— Voilà une mystification ! se dit-il.

Et s’approchant du jeune domestique.

— Peux-tu me dire si le monsieur qui est entré au presbytère vers neuf heures est parti ?

— Je ne sais pas, monsieur, répondit le jeune homme ; je ne l’ai pas vu depuis que je lui ai ouvert la porte.

— Mais n’est-ce pas son cocher que tu viens de payer et de renvoyer ?