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POUR LA PATRIE

beau sourire illuminait ses traits et sa voix prenait des accents d’une tendresse infinie. Arrivé à la conférence, il était allé s’asseoir sur le dernier banc, au milieu d’un groupe d’ouvriers, et se mêla à leur conversation.

Après la prière et la lecture d’usage, le président de la conférence prit la parole :

— Messieurs, plusieurs personnes m’ont averti ce matin qu’un vieillard, venu on ne sait d’où, se trouve dans un galetas de la rue de l’Ancien Chantier, au Palais, où il est allé se réfugier. Il est malade, évidemment, et paraît être dans un dénûment absolu. Il parle peu à ceux qui le questionnent et ne veut pas dire son nom. Ce n’est pas lui-même qui demande de l’assistance ; ce sont quelques gens du voisinage qui ont cru devoir appeler l’attention de la conférence sur ce cas quelque peu extraordinaire. On craint que cet étrange vieillard ne meure de faim et de misère si la Saint-Vincent de Paul ne s’occupe de lui immédiatement. Je crois que nous devons ordonner une visite d’enquête pour demain matin.

Après un instant de silence.

— Personne ne s’y oppose ? Eh bien ! la visite d’enquête est ordonnée. Qui va s’en