Aller au contenu

Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
293
POUR LA PATRIE

que les règlements de la Chambre mettent à notre disposition. Par suite d’un aveuglement que je ne puis comprendre et que je ne veux pas qualifier, les députés de la province de Québec, à part un petit nombre, semblent vouloir accepter la constitution qu’on leur propose. S’il faut juger de leurs intentions par les applaudissements qu’ils viennent de prodiguer à l’honorable premier ministre. Je ne veux pas paraître plus canadien-français que les représentants attitrés de la province de Québec, ni plus catholique que ceux de mes collègues de la Chambre qui professent le culte romain ; mais je ne puis m’empêcher de voir et de dire que cette constitution, qu’elle ait été élaborée au fond d’une loge ou dans le cabinet du premier ministre, n’a qu’un seul but : l’étranglement de l’élément français et de la religion catholique. On me dira peut-être : mais si les Français et les catholiques veulent se laisser étrangler par le gouvernement central, qu’est-ce que cela peut bien vous faire, à vous, Anglais et protestants ? Sans doute, nous n’avons ni la mission ni la prétention de protéger les Français et les catholiques malgré eux ; mais nous savons que, tôt ou tard, le Canada