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POUR LA PATRIE

minutes. Sur le quai de la gare une foule d’ouvriers et d’oisifs faisait cercle autour d’un homme d’équipe étendu par terre.

— Qu’a-t-il donc ? demanda Lamirande en ouvrant une fenêtre.

— Il vient de recevoir un choc électrique, lui répondit-on.

Lamirande remit vivement à Leverdier les papiers qu’il examinait. Il ne songea plus aux graves problèmes politiques qui le préoccupaient, tout à l’heure. Il n’était plus que médecin et n’avait plus qu’une pensée : sauver la vie de ce malheureux. Dans un instant, il était sur le quai. Il écarta la foule et examina le foudroyé.

— Il n’est peut-être pas mort, s’écria-t-il ; mais faites de l’espace, je vous en prie, donnez lui de l’air.

La foule se recula un peu, et Lamirande se mit à pratiquer sur l’ouvrier électrisé la respiration artificielle.

Pendant ce temps, le chef de la gare se mit à crier : « Un télégramme pour M. Duthier, huissier. M. Duthier est-il ici ? »

L’huissier qui était dans la foule se présenta et prit son télégramme.