Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
369
POUR LA PATRIE

et bien que la conduite de ces deux ministres ne m’inspire que du dégoût, je voterai la deuxième lecture de ce projet de constitution parce que cette œuvre politique, malgré le vice de son origine, me paraît bonne. Que le but des auteurs de ce projet ait été de nuire à l’Église catholique et à l’élément français, c’est indiscutable. Ils ont agi par haine, par passion. Je condamne leurs motifs ; mais, enfin, le résultat de leur travail, je ne puis que l’approuver. Je suis favorable, j’ai toujours été favorable à l’établissement d’un grand Canada avec un gouvernement fort ; à la fusion des races ; à un peuple uni, parlant une seule langue, la langue anglaise. Quant à l’Église catholique, je ne lui suis certes pas hostile ; car si dans le monde entier il existe une religion qui possède quelque droit au respect et à la reconnaissance de l’humanité, c’est la religion catholique romaine, la seule raisonnable, la seule logique. Mais, enfin, je suis d’avis que les intérêts du pays, du grand Canada que je veux aider à établir, doivent passer avant les intérêts d’une société religieuse quelque respectable qu’elle soit. Si l’Église catholique doit se trouver mal du