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POUR LA PATRIE

vers sir Henry et lui glissa tout bas quelques mots à l’oreille. Le premier ministre sourit : il avait trouvé le joint. Vaughan, sans le soupçonner, avait tendu aux ministres naufragés une planche de salut.

— Monsieur le président, dit le premier ministre, je remercie vivement l’honorable député qui vient de parler. Je le remercie de l’attitude si patriotique qu’il prend en ce moment de crise. Sans doute, je regrette de constater qu’il n’a plus confiance dans le cabinet, mais je me réjouis de voir qu’il sait distinguer entre les ministres et leur politique ; entre les fautes qu’ils ont pu commettre en élaborant ce projet de constitution, et ce projet lui-même. J’avoue qu’il y a eu des imprudences de commises ; j’avoue que les documents que l’on a produits, et dont je ne conteste pas l’authenticité, jettent un certain louche sur ma conduite et sur celle de mon collègue, le secrétaire d’État. Sans doute, les auteurs de la lettre collective, qu’on a lue ici cette après-midi, exagèrent beaucoup notre culpabilité ; mais je confesse que, dans notre désir, peut-être trop ardent, d’assurer le succès de la grande œuvre politique que nous