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POUR LA PATRIE

missement parcourt les rangs des députés français. Un grondement sourd se fait entendre.

— Á l’ordre, messieurs, dit le président. Tous ceux qui sont contre l’amendement voudront bien se lever.

L’assistant-greffîer crie les noms des votants, pendant que le greffier les enregistre. Parmi les noms de ceux qui votent contre le renvoi du bill à six mois, contre son rejet, est celui de Saint-Simon. Les sifflets éclatent, menaçants. C’est avec difficulté que le président les peut faire cesser suffisamment pour permettre aux greffiers d’achever l’enregistrement des voix. Enfin, la tâche est finie. Le greffier en chef, visiblement ému, annonce le résultat du scrutin.

— Pour l’amendement, 121 ; contre, 122.

The amendment is lost, l’amendement est rejeté, dit le président.

Une tempête accueille ces paroles. Du côté ministériel, ce sont des applaudissements frénétiques ; du côté de l’opposition, des cris de colère et de malédiction, des sifflets et des huées. Cette scène indescriptible dure cinq minutes. Le président ne peut rien faire pour