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POUR LA PATRIE

membres de l’opposition. Les esprits étaient montés, et on résolut, à gauche, de tenir tête au gouvernement, de prolonger la séance indéfiniment. C’était précisément ce que Houghton et Leverdier voulaient : Lamirande et Vaughan auraient maintenant le temps de revenir. La gauche s’organisa donc pour le reste de la nuit.

Comme l’opposition à l’ajournement venait du gouvernement, c’était aux ministériels qu’incombait la tâche de maintenir la présence d’un nombre suffisant de députés pour permettre à la chambre de siéger. La gauche n’avait qu’à fournir les orateurs pour les douze heures, de minuit à midi. Houghton trouva facilement douze de ses partisans prêts à parler chacun une heure. Il comptait sur le retour de Vaughan vers midi ; s’il n’arrivait pas, il serait possible de faire une nouvelle combinaison qui prolongerait la séance jusqu’au soir.

Qui n’a été témoin d’une de ces séances où la minorité, pour protester contre ce qu’elle considère comme une injustice, une tyrannie de la part de la majorité, décide de siéger indéfiniment. L’élément comique et même grotesque se mêle presque toujours à ces