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POUR LA PATRIE

Le bruit se répand rapidement que Lamirande et Vaughan arrivent et que ce dernier est maintenant contre le projet de loi. L’excitation est à son comble. Les tribunes se remplissent, les députés prennent leurs sièges. Il y a une sorte de fièvre dans l’air. Chacun sent que le dénouement est proche.

Enfin, à une heure moins quelques minutes, Lamirande et Vaughan entrent dans la salle des délibérations. Une longue salve d’applaudissements les accueille. Puis, beaucoup de députés vont offrir leurs condoléances à Lamirande : la mort de sa fille était déjà connue, bien que les circonstances extraordinaires qui l’ont accompagnée n’eussent pas encore été révélées. Tous sont frappés du changement survenu chez Vaughan. Ce n’est plus le même homme rieur, insouciant, quelque peu sceptique. Il est grave, maintenant, mais sans une ombre de tristesse. Au contraire, une joie calme est empreinte sur ses traits qui respirent un je ne sais quoi de doux, de noble, de grand qu’on n’y avait jamais remarqué.

Le député qui avait la parole lorsque Lamirande et Vaughan sont entrés voit qu’il n’a plus besoin de continuer son discours. Il y