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POUR LA PATRIE

se promènent ensemble en arrière de l’hôtel du parlement, à l’écart des groupes plus bruyants. Ils éprouvent le besoin de se communiquer leurs pensées, leurs émotions. Houghton vient de dire : « La religion qui a pu opérer un tel changement chez Vaughan n’est pas une religion comme les autres ; elle doit être la seule vraie, et je vais l’étudier sérieusement, » lorsqu’un gardien des terrains publics accourt tout effaré.

— Messieurs, leur dit-il, un grand malheur est arrivé. M. Montarval s’est tiré un coup de revolver dans la tête.

Les quatre amis suivent le gardien au pas de course. Il les conduit à l’endroit le plus écarté de l’allée qui longe la falaise au-dessus de l’Outaouais, et qu’on appelle The Lover’s Walk. Là, gisant dans la boue, la tête trouée d’une balle, baignant dans son sang, mais encore en vie, ils voient le malheureux sectaire. Au moment où ils arrivent, il fait de vains efforts pour se soulever et reprendre son arme tombée à quelques pieds de lui. On le relève et on le couche sur un banc. Lamirande examine la blessure et constate qu’elle est nécessairement mortelle. Puis ils le trans-