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POUR LA PATRIE

— Ne trouvez-vous pas quelque chose d’étrange dans sa conduite ?

— Oui, quelque chose d’étrange, ou plutôt quelque chose de nouveau ; mais ce quelque chose n’a rien d’inquiétant. Allons !

Et les deux amis partirent pour Ottawa, fermement convaincus que Lamirande les y rejoindrait bientôt. Mais ils ne le virent plus jamais, ni à Ottawa, ni ailleurs.

Le cinquième jour après les funérailles, l’inquiétude causée par la disparition de Lamirande était devenue très vive. On songeait sérieusement à descendre à Québec pour y commencer des recherches, lorsque Leverdier reçut la lettre suivante :


New York, le 2 avril 1946.

« Bien cher ami, — Vous devez être tous dans l’inquiétude à mon sujet. Soyez rassurés, il ne m’est advenu rien de fâcheux. Je suis en parfaite santé et sain d’esprit.

« Je quitte le monde pour toujours. Ne me cherchez pas, ce serait inutile. Je saurai bien m’ensevelir de telle sorte que personne ne me trouvera jamais.

« Cher ami, ce n’est pas un sentiment d’amer-