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POUR LA PATRIE

lui sans crainte. C’est la bonté même. Sa passion, c’est de sauver les âmes, c’est de ramener les pécheurs à Dieu.

Comme il prononçait ces mots la porte s’ouvrit et le père Grandmont entra. Ses cheveux blancs comme la neige encadraient un visage de saint, visage sillonné de profondes rides, mais surnaturellement beau, car on y lisait un amour immense de Dieu et du prochain.

— Que la paix de Notre Seigneur soit avec vous, mes enfants, dit-il, en s’avançant vers le lit. Notre ami a plus besoin de moi que de vous, n’est-ce pas, mon cher docteur ?… Eh bien ! laissez-nous.

Lamirande et sa femme se retirèrent. Longtemps les deux vieillards restèrent seuls. Quand le père Grandmont vint trouver Lamirande, il était rayonnant d’une joie céleste : il avait réconcilié une âme avec Dieu !

— Ah ! mon cher ami, dit-il, que le bon Dieu est bon ! Voilà une phrase que nous répétons souvent sans y attacher beaucoup d’importance. Mais que c’est donc vrai ! La miséricorde de Dieu ! Qui pourra jamais en mesurer l’étendue ? Non seulement elle est infinie, sans bornes ; non seulement elle est