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POUR LA PATRIE

Cependant, il est admis, aujourd’hui, que la presse catholique est une nécessité, même une œuvre pie. C’est que, pour livrer le bon combat, il faut prendre toutes les armes, même celles qu’on arrache à l’ennemi ; à la condition, toutefois, qu’on puisse légitimement s’en servir. Il faut s’assurer de la possibilité de manier ces engins sans blesser ses propres troupes. Certaines inventions diaboliques ne sont promues qu’à faire le mal : l’homme le plus saint et le plus habile ne saurait en tirer le moindre bien. L’école neutre, par exemple, ou les sociétés secrètes, ne seront jamais acceptées par l’Église comme moyen d’action. Ces choses-là, il ne faut y toucher que pour les détruire ; Il ne faut les mentionner que pour les flétrir. Mais le roman, toute satanique que peut être son origine, n’entre pas dans cette catégorie. La preuve qu’on peut s’en servir pour le bien, c’est qu’on s’en est servi ad majorem Dei gloriam. Je ne parle pas du roman simplement honnête qui procure une heure d’agréable récréation sans déposer dans l’âme des semences funestes ; mais du roman qui fortifie la volonté, qui élève et assainit le cœur, qui fait aimer davantage la vertu et haïr le