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Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/74

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POUR LA PATRIE

même à la chambre française. Son ami, M. Leverdier, journaliste, serait remarqué même à Paris. M. le baron de Portal est arrivé tout récemment au Canada. Il voyage pour s’instruire et désire particulièrement être mis au courant de nos affaires politiques. Monsieur le journaliste est bien celui qui peut rendre cet agréable service à monsieur le baron, n’est-ce pas ?

Leverdier comprit sans peine que sir Henry voulait être seul avec Lamirande. Il s’empressa donc d’accepter l’invitation, et entama la conversation avec M. le baron de Portal.

— Certainement, dit-il, si M. le baron le désire, je me ferai un plaisir de l’initier à nos affaires politiques qui sont plutôt intéressantes que belles.

Et le journaliste lança à sir Henry un petit sourire malicieux.

— Ah ! le coquin, s’écria le premier ministre, en faisant un petit geste, moitié amical, moitié menaçant, il ne me vantera pas, bien sûr. N’importe, il a du talent, lui aussi, et j’admire le talent, même quand il s’exerce contre moi !