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POUR LA PATRIE

force, sous un prétexte quelconque. Mais la Providence s’en mêle, et voilà tout à coup nos entreprenants voisins en guerre avec l’Espagne à propos de l’île de Cuba ; tandis que du côté du Mexique il y a des nuages très noirs ; sans compter les grèves qui éclatent de plus en plus nombreuses, prenant les proportions d’une guerre civile chronique. Plus moyen de songer à s’annexer le Canada. Nous cherchons donc à nous constituer en pays tout à fait autonome.

— Cela doit être une tâche assez facile.

— Malheureusement non. Trois voies s’ouvrent devant nous : le statu quo, l’union législative et la séparation. Un mot d’explication sur chacune. Si nous adoptions ce que l’on appelle le statu quo, la transition se ferait à peu près sans secousse. Nous resterions avec notre constitution fédérative, notre gouvernement central et nos administrations provinciales. Le gouverneur-général, au lieu d’être nommé par l’Angleterre, serait élu par nous, voilà toute la différence. Le parti conservateur, actuellement au pouvoir à Ottawa, est favorable au statu quo. Ce parti se compose des modérés. Les modérés, cela veut