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POUR LA PATRIE

sentait dominé, écrasé. Toutefois, changeant de ton, il fit un dernier effort, un coup d’audace.

— Très bien ! dit-il, d’une voix devenue subitement dure et cassante. Jouons cartes sur table. Mon projet ne vous conviendra pas, j’en suis convaincu. Vous le combattrez ; mais, vous le savez aussi bien que moi, tout ce que vous pourrez faire n’empêchera pas mon projet d’être accepté par la chambre. Dès lors, pourquoi rejeter un poste où vous pourriez être utile à vos amis, à votre race ? Vous allez les priver, par simple entêtement, pour le simple plaisir de me faire la guerre, d’avantages très considérables. Est-ce juste. Est-ce patriotique ?

— Mais si vous ne redoutez rien de mon opposition, pourquoi tant d’efforts pour obtenir mon silence ? Et si c’est par sympathie pour notre race que vous agissez, pourquoi exiger que j’achète cette position au prix d’une infâme trahison ? Sir Henry, je suis chez vous et je ne vous dirai pas les paroles que vous méritez d’entendre. Mais vous comprendrez sans peine qu’après ce qui vient de se passer je ne puis rester davantage sous