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Les fidèles, voyant leur bien-aimé père dépouillé entièrement de ses États et de ses revenus, redoublèrent de zèle et de générosité. S’ils ne pouvaient plus verser leur sang pour le vicaire de Jésus-Christ, il leur était au moins permis de lui faire l’aumône de leur amour et de leurs biens. Les offrandes affluèrent de toutes parts, accompagnées d’adresses et de protestations empreintes des sentiments de la plus profonde sympathie pour l’auguste prisonnier du Vatican.

« La Providence opère chaque jour, disait Pie IX, un grand miracle pour moi, et ce miracle resplendit aux yeux du monde entier, puisque c’est du monde entier qu’il procède. Je suis dépouillé de tout, mais mes enfants me nourrissent. De toutes parts ils envoient à leur Père, sans réclamer de comptes de lui, et ce Père, qui n’a d’autres ressources que leurs dons, est assisté si largement, que non-seulement il a assez pour lui, dont les besoins personnels se bornent à peu de chose, mais qu’il peut encore faire le généreux et donner à son tour ! »

En effet, Pie IX se montra généreux, charitable comme toujours. Il continua leurs traitements à un grand nombre des anciens employés du gouvernement pontifical, qui avaient renoncé à leurs positions plutôt que de manquer à leur serment. Il soutint un grand nombre de maisons de charité et d’éducation abandonnées par l’usurpateur, il pourvut aux besoins des évêques privés de leurs revenus, et trouva même moyen de faire exécuter des travaux considérables dans plusieurs églises.



CHAPITRE XXXIII.

Les dernières années de Pie IX.


Nous touchons à la fin de ce long et glorieux règne. Pendant les sept années et demie que Pie IX est demeuré prisonnier au Vatican, il n’a cessé un seul instant de se montrer ce qu’il avait toujours été, un homme d’une grande piété, parfaitement résigné à la volonté de Dieu, un évêque vigilant, un Pontife presque sans égal dans l’histoire de l’Église. Par ses paroles pleines d’une foi sublime, il a soutenu les pasteurs et les fidèles de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Italie, de la Russie, de l’Amérique espagnole, du monde entier, dans leurs pénibles luttes contre l’erreur et dans leurs cruelles persécutions. Il a pourvu avec un soin tout paternel aux besoins de l’Église,