Page:Tardivel - Vie du pape Pie-IX - ses œuvres et ses douleurs, 1878.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pierre, qui sont de l’ordre de Saint-François, lavent le corps avec des eaux de senteur.

Aujourd’hui, c’est le chirurgien principal, l’Archidiatro, qui, vingt-quatre heures après le décès, assisté de ses collègues, du pharmacien du Palais et des aides de chambre, fait l’ouverture du cadavre et l’embaume, après avoir retiré les entrailles, Interiora prœxorilia, embaumées également et scellées dans une urne, que l’on transporte dans l’église des S. S. Vincenzoce Anastasio, si le pape est mort au Quirinal ; et dans la basilique de Saint-Pierre, s’il est mort au Vatican.

L’embaumement terminé, les pénitenciers revêtent le pape de ses habits ordinaires ; soutane blanche à glands d’or, bas blancs, chaussures rouges, rochet, aumusse, camauro rouge, étole.

Les pénitenciers exposent le pape ainsi vêtu sur un lit de parade, recouvert d’un drap de pourpre et d’or, surmonté d’un baldaquin. Aux quatre angles brûlent des cierges gigantesques. Les pénitenciers prient, les Suisses font la garde, jusqu’au moment où l’on transporte le corps dans la chapelle Sixtine.

Là, les pénitenciers le revêtent de tous les habits pontificaux couleur rouge, comme pour les plus grandes solennités ; il lui mettent les sandales, les gants, l’anneau, le pallium, la mitre d’or.

Le rouge n’a pas toujours été en usage. Les cadavres de certains pontifes ont été retrouvés vêtu de violet : d’autres, tels que celui d’Adrien IV (1159), vêtus de noir.

Le pape mort reçoit encore, tant qu’il n’est pas cloué dans sa bière, les hommages de ceux qui passent devant son cadavre. On s’agenouille comme s’il était vivant.

La célébration des obsèques, appelées Novendiales, commence le quatrième jour après la mort du Pape. Elles dure neuf jours. En voici la physionomie générale :

La porte majeure et le portique de St-Pierre sont ornés de tentures violettes à franges d’or, et surmontés des écussons du défunt.

Au milieu de la chapelle du chœur, sur un catafalque, autour duquel se relèvent les Gardes-Nobles, l’épée renversée, parmi des cierges innombrables, est exposé le corps.

Le premier jour des Novendiales, les cardinaux, sur l’invitation du doyen du sacré Collége, se rendent à St. Pierre. Ils portent la soutane et l’aumusse violette sans mantelet, revêtant la cappa magna dans la sacristie, et se rendent individuellement dans la chapelle. Viennent les patriarches, les archevêques et évêques assistants au trône, les quatre prélats du flocelli, les évêques non assistants, les prélats orientaux, les auditeurs de Rote, les avocats consistoriaux, le maître du sacré-palais, les généraux et procureurs généraux des ordres religieux, tous les ecclésiastiques et laïques, enfin, qui ont rang dans la chapelle papale.

Entrant dans le chœur, tous fléchissent le genou ; non-seulement devant l’autel, mais à droite et à gauche devant les cardinaux, parce que, quoique inconnu, le futur pape est au milieu d’eux.