Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/100

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Ainsi amendé, nos lois scolaires répondraient absolument, il nous semble, au peut-être qui se trouve dans la récente et admirable lettre de nos évêques sur l’Éducation[1]. Grâce à l’ensemble des faits que nous venons d’exposer très sommairement, nous croyons pouvoir affirmer : 1o que la Famille, chez nous, jouit en toute liberté du droit sacré qu’elle possède de donner aux enfants une éducation de son choix ; 2o que l’Église exerce en toute liberté ses droits augustes, positifs et inaliénables dans la formation des âmes, des intelligences et des cœurs et que l’autorité publique l’aide sincèrement « à maintenir et à répandre cet esprit chrétien, sans lequel les sociétés se corrompent et tombent en ruine » ” ; 3o que l’État, à la grande satisfaction des autorités religieuses, ne fait qu’user, sous le regard des évêques, d’un droit relatif dont il se trouve investi quand le bon fonctionnement de ses lois et ses fins légitimes exigent des individus qui le composent une certaine somme d’éducation et d’instruction.

Pour les mêmes raisons que nous venons de donner, Son Éminence le cardinal Taschereau déclarait en 1886 : « Qu’il serait à souhaiter que dans le monde entier les droits de l’Église, de l’État et de la Famille fussent

  1. « C’est pour elle (l’Église canadienne) une joie légitime de voir fonctionner ici un système d’éducation (celui de la province de Québec) qui, sans être absolument parfait et sans réunir peut-être toutes les conditions désirables, repose cependant sur une entente cordiale entre l’autorité civile et l’autorité ecclésiastique, et ménage à cette dernière, dans l’approbation des maîtres et des méthodes, une part d’influence propre à sauvegarder les intérêts sacrés de la famille, de la conscience et de la foi ». — Lettre pastorale des évêques du Canada sur l’éducation.