Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/13

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en qui réside l’espoir de la religion et de la patrie. C’est pour elle une joie légitime de voir fonctionner ici un système d’éducation, qui, sans être absolument parfait et sans réunir peut-être toutes les conditions désirables, repose cependant sur une entente cordiale entre l’autorité civile et l’autorité ecclésiastique, et ménage à cette dernière, dans l’approbation des maîtres et des méthodes, une part d’influence propre à sauvegarder les intérêts sacrés de la famille, de la conscience et de la foi. Puisse cette influence grandir encore, au lieu de s’affaiblir ! Que tous les vrais catholiques, au lieu d’en paralyser l’action, l’étendent et la favorisent ! Et notre peuple n’aura pas à se repentir d’avoir aidé, en protégeant les droits augustes et inaliénables de l’Église dans la formation des âmes, des intelligences et des cœurs, au maintien et à la diffusion de cet esprit chrétien, sans lequel les sociétés se corrompent et tombent en ruine. Ces droits sacrés de l’Église, Nous avons le devoir et la volonté bien arrêtée de les conserver dans toute leur intégrité. »

Ainsi, au témoignage de l’épiscopat entier de la province, notre loi d’instruction publique laisse au curé de chaque paroisse et à l’autorité ecclésiastique « une part d’influence propre à sauvegarder les intérêts sacrés de la famille ». Et je répète ce que je disais il y a un instant : la loi abandonne aux autorités paroissiales le soin de taxer les contribuables pour les fins scolaires, elle laisse ces mêmes autorités libres de dépenser leurs revenus à leur guise, enfin, les municipalités gouvernent leurs écoles comme bon leur semble. Un tel système, qui est loin d’être absolument moderne, ne saurait donc constituer un obstacle au développement de l’esprit public. Non, la racine du mal ne me paraît pas être là. La cause du mal que je déplore se trouve dans cette indifférence des autorités civiles, des individus et d’un