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que ce système n’est pas « absolument parfait » et ne « réunit peut-être pas toutes les conditions désirables ». Il y a donc lieu de demander des améliorations. La plus urgente, selon nous, celle qu’on devrait introduire dans la loi, pendant que l’entente existe, c’est de donner au curé, ex officio, la présidence du bureau scolaire de sa paroisse. Alors les écoles auraient vraiment un cachet paroissial. À l’heure qu’il est, malgré l’affirmation de M. Magnan, nos écoles ne sont nullement paroissiales ; elles sont quelque peu municipales, mais surtout provinciales.

Nous n’avons pas besoin d’insister sur la différence essentielle qui existe entre la municipalité et la paroisse. La première, créée exclusivement par l’État, est une corporation purement civile ; elle a pour centre l’hôtel de ville, la salle des délibérations du conseil ; la seconde a la religion pour base, l’église pour centre, le curé pour chef ; c’est une corporation surtout religieuse ; les questions matérielles y sont étroitement liées et rigoureusement subordonnées aux intérêts spirituels.

C’est de la paroisse, non de la municipalité, que l’école primaire devrait relever. Actuellement, c’est tout le contraire qui a lieu ; et nous ne comprenons vraiment pas qu’on soutienne sérieusement que notre organisation scolaire est plutôt paroissiale que provinciale. Ce doit être là un lapsus calami ; car vraiment notre organisation scolaire n’est pas paroissiale du tout ; la paroisse ne lui sert aucunement de base. Et c’est là, sans aucun doute, une des principales « conditions désirables » dont NN. SS. les évêques laissent entrevoir l’absence.