Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/24

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lant de notre projet de donner aux écoles élémentaires une organisation diocésaine et paroissiale :

« Certes, le plan de M. Tardivel est admirable en théorie, mais est-il réalisable ? Serait-il opportun d’empêcher l’État, du moment qu’il est chrétien (et je ne vois pas pourquoi la province de Québec ne se donnerait pas toujours un gouvernement réellement chrétien) de s’occuper en aucune façon de l’instruction publique ? La doctrine de Léon XIII est formelle sur ce point. Indiquant aux catholiques leurs devoirs civils, le souverain pontife, dans la bulle Immortale Dei, les exhorte « à s’appliquer surtout à faire en sorte que l’autorité publique pourvoie à l’éducation religieuse et morale de la jeunesse, comme il convient à des chrétiens ; de là surtout dépend le salut de la société ».

« L’Église ne veut donc pas que les autorités civiles et politiques restent indifférentes aux choses de l’éducation. Au contraire, elle fait un devoir aux États chrétiens de l’aider à pousser la jeunesse dans la voie du bien, du beau et du vrai ».

C’est M. Magnan qui souligne, bien entendu. Si, au lieu de souligner, il avait seulement commencé sa citation trois lignes plus haut et l’avait continuée deux lignes plus loin, ses lecteurs auraient connu la véritable doctrine de Léon XIII. Il n’y a rien comme les citations complètes pour faire connaître la pensée d’un auteur. Voici donc le passage intégral de l’Encyclique Immortale Dei d’où notre contradicteur a extrait les lignes qu’on a lues et qu’il applique habilement à l’État, au gouvernement politique.

Après avoir dit que « tous doivent aimer l’Église comme leur mère commune, obéir à ses lois, pourvoir à son honneur, sauvegarder ses droits et prendre soin que ceux sur lesquels ils exercent quelque autorité, la