Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/39

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mais relèvent entièrement de la municipalité scolaire qu’il ne faut pas confondre avec la municipalité locale. « Les mots municipalité scolaire, suivant l’article 1860 des S. R. P. Q., désignent tout territoire érigé en municipalité, pour le fonctionnement des écoles sous le contrôle des commissaires ou des syndics d’écoles ». Et quelles sont les attributions de ces commissaires, véritables mandataires des pères de familles puisqu’ils sont uniquement élus par eux et non nommés par l’autorité centrale ? Ces attributions sont presqu’illimitées. En voici quelques-unes : faire construire les maisons d’écoles, modifier l’évaluation du rôle municipal, quand ils le jugent à propos, faire un rôle d’évaluation, en certains cas, examiner et amender le rôle de cotisation, fixer le taux de la rétribution mensuelle, percevoir les taxes scolaires, faire des règlements pour la régie des écoles, fixer l’époque de l’examen annuel, établir des écoles de filles séparées, engager et destituer leurs instituteurs, etc., etc. La municipalité locale, c’est la paroisse érigée civilement « qui a pour centre la salle des délibérations du conseil ».

Il n’y a aucune parité entre cette corporation et la municipalité scolaire, car les deux sont absolument indépendantes l’une de l’autre.

Afin d’accorder aux pères de familles la plus grande liberté possible dans l’éducation de leurs enfants, les municipalités scolaires se subdivisent en arrondissements, décentralisant ainsi l’organisation scolaire jusqu’à sa plus simple expression. Si le mot paroissial a été remplacé par l’expression municipale, c’est qu’au début du fonctionnement de la loi d’éducation, la majorité des contribuables de presque toutes les paroisses du Bas-