Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 76 —

dans l’organisation et la gouverne de nos écoles municipales ; en prouvant, loi en main, les prérogatives illimitées et l’entière liberté laissées aux pères de famille dans les choses de l’éducation primaire.

M. Tardivel ne tient nullement compte de ces faits.

Nous avons indiqué pourquoi le système préconisé par notre adversaire n’était pas praticable, bien qu’il fût admirable en théorie. À cela, M. Tardivel répond, en substance, que les autorités religieuses du pays, c’est-à-dire les évêques, ont fort bien pu préférer le système actuel à celui des écoles de fabrique, mais ce fait ne prouve nullement que le système absolument paroissial ne soit pas celui qui convienne le mieux à notre province.

Il nous a toujours semblé, pourtant, que dans les questions de ce genre, les évêques étaient les juges les plus compétents. Et quoiqu’en dise notre ami, la ligne de conduite que l’épiscopat canadien a suivie depuis cinquante ans à l’égard de la question scolaire nous paraît infiniment sage.

Le rédacteur de la Vérité nous demande avec instance : « Quand M. Magnan se décidera-t-il à mettre sous les yeux de ses lecteurs les passages de cette constitution de Léon XIII qui est le fondement, la base même sur laquelle repose notre argumentation » ?

Nous allons nous rendre sans plus tarder au désir du confrère. Voici le passage de la constitution de Léon XIII sur lequel repose l’argumentation de M. Tardivel, et « que, suivant lui, nous n’avons qu’à citer pour régler la question » :

« L’éducation des enfants ainsi entendue — l’éducation chrétienne — doit être du nombre des devoirs imposés à