Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/80

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acharnée pendant laquelle ils furent roués de coups et blessés grièvement. Deux eurent chacun un bras de cassé ; les autres reçurent des blessures non moins graves. De plus, le bureau de M. Asselin fut complètement bouleversé pendant la bataille.

« Finalement les assiégés durent se rendre. Tous les cinq furent faits prisonniers ».

Ce qui vient de se passer à Rimouski, événement qui a pour cause des conditions tout à fait paroissiales, arrive assez souvent dans plusieurs de nos paroisses canadiennes. Ne voyons-nous pas de suite que le curé avec sa liberté de ne pas entrer dans la commission scolaire, s’il le juge à propos, et ses droits entiers, absolus que la loi lui donne dans les écoles, jouit d’une influence bien plus grande sur les choses de l’éducation, que s’il était obligé de descendre dans l’arène des contribuables dont il mécontenterait inévitablement une fraction et même serait très souvent obligé de céder aux caprices et aux préjugés de la majorité de la commission. Ne voit-on pas de suite combien il lui serait difficile, du haut de la chaire, de prêcher la paix et la concorde, quand lui-même se serait prononcé, par son vote, en faveur d’un parti ou de l’autre. La position qu’il occupe aujourd’hui est bien préférable, non pour lui seulement, mais pour le plus grand bien de la religion.

D’ailleurs, pour qu’une école soit plutôt paroissiale que provinciale, est-il nécessaire que le curé, de droit, s’occupe de l’emplacement des écoles, de leur construction et de leur ameublement ? Le fait pour le clergé du Bas-Canada, d’être le juge unique, en première instance, du choix des candidats au brevet d’enseignement, soit devant les bureaux d’examinateurs ou dans les éco-