Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/90

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D’ailleurs, si nous voulons sincèrement améliorer notre système d’enseignement dans le sens du bien, n’importe-t-il pas de connaître parfaitement ce que nous possédons maintenant. Avant de chercher à détruire, sans le connaître parfaitement, l’édifice que l’Église et l’État ont élevé au prix d’efforts considérables, que n’essayons-nous pas d’en corriger les défauts, de le perfectionner de manière à ce qu’il n’offre aucun danger pour l’avenir ?


V


L’argument le plus fort de M. Tardivel, argument qui est propre à bouleverser un grand nombre de personnes, se trouve dans les deux passages que nous allons citer dans toute leur intégrité :

« M. Magnan ne doit pas oublier que le Conseil de l’Instruction publique fait partie du pouvoir provincial, du pouvoir civil. C’est une institution créée par l’État et que l’État peut défaire demain. Sans doute, les évêques y siègent aujourd’hui, mais c’est en vertu d’une loi civile. Un « amendement » de deux lignes, de deux mots, voté par la législature, peut leur fermer la porte de ce Conseil qui, c’est puéril de le nier, possède, avec le Surintendant, le contrôle pour ainsi dire absolu sur toutes les écoles de la province.

Les évêques siégeant au Conseil de l’Instruction publique avec un nombre égal de laïques et présidés par un laïque, sont toujours des évêques et ont droit au respect ; mais, enfin, ils n’y siègent pas en évêques, ils n’y exercent pas leur autorité épiscopale. Quand le comité catholique du Conseil de l’Instruction publique parle, ce n’est pas l’Église qui parle, mais un corps très respectable, si l’on veut, mais de création civile ».

Et un peu plus loin :

“ Les Évêques, confirmés par Pierre, agissant comme