Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/22

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en rapport avec les idées de l’école dont il faisait partie. C’est ainsi que, pour les contre-stimulistes, Brown et Razori en tête, l’arsenic est toujours un hyposthénisant qui diminue le nombre et l’intensité des mouvements du cœur, abaisse la température normale du corps, produit des sueurs froides et détermine une prostration des forces. Une opinion émise tout récemment par M. Sée semble permettre de rendre compte de tous ces phénomènes : cet auteur admet, en effet, que l’arsenic se combine directement avec les globules sanguins, qu’il y prend toujours la place de l’oxygène et qu’il s’oppose ainsi à l’oxydation des tissus. D’après cette théorie, on expliquerait, par une sorte d’appauvrissement du sang, et la dépression des pulsations cardiaques et artérielles, et la diminution de température que M. Lolliot dit avoir vu atteindre parfois 1°, mais varier d’ordinaire entre 3/10 et 8/10 de degré. La propriété de produire des sueurs froides et de diminuer les forces ne serait qu’une conséquence de ce qui précède. J’en dirai autant pour la moindre quantité d’urée éliminée par les urines, constatée par Schmitt, Brettschneider, et, après eux, par MM. Sée et Lolliot ; je puis même y ajouter les conclusions que ces observateurs ont tirées de leurs expériences, c’est-à-dire que les arsenicaux diminuent l’exhalation d’acide carbonique par le poumon en modérant la combustion des tissus, celle de la graisse notamment ; c’est pour cette raison que les derniers de ces expérimentateurs ont décerné à l’arsenic le titre de médicament d’épargne.