Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/35

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nieux enveloppé dans un linge que l’on fixe au mors de la bride ; l’animal le dissout ensuite peu à peu en l’imprégnant de salive. Les maquignons allemands ont également l’habitude d’associer l’acide arsénieux à une bonne nourriture pour refaire et mettre en bon état de vente les chevaux usés, malingres, qu’ils ont achetés à vil prix ; ils sont même, dit-on, rarement déçus dans leurs entreprises. Mais ce qui est digne de remarque, c’est que les sujets soumis à ce traitement pendant un certain temps maigrissent et perdent leur gaieté dès qu’il est suspendu, quelle que soit la nourriture qu’ils reçoivent. — Nous verrons tout-à-l’heure que les phénomènes qui se passent chez les toxicophages sont à peu près analogues. Ce médicament devient donc un moyen d’hygiène indispensable pour les individus qui ont coutume d’en faire usage.

Mais il n’y a pas que les chevaux qui soient soumis à l’action des arsenicaux ; les bœufs, les veaux reçoivent aussi parfois ladite substance, à titre de condiment ; toutefois, cette pratique est limitée chez eux aux animaux destinés à l’engraissement. L’acide arsénieux se donne aux ruminants avec du gruau mêlé de paille hachée, qui a infusé dans l’eau chaude ; sous son influence, les formes s’arrondissent, les animaux acquièrent bientôt une belle apparence, le corps augmente de volume d’une manière très sensible ; mais ce qu’il y a de surprenant, c’est que le poids du sujet ne varie guère et reste de beaucoup inférieur à celui que l’on pourrait présu-