Page:Tarride - De la médication arsenicale.djvu/37

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temps, se prononce toujours davantage ; et enfin l’étisie vient, avec tous les symptômes de l’intoxication, éteindre la vie peu à peu chez ce qui n’est guère plus qu’un squelette mouvant, revêtu d’une peau.

Mais nous empiétons sur un terrain qui n’est pas le nôtre ; hâtons-nous donc de rentrer dans les limites que nous nous sommes tracées, et occupons nous immédiatement des effets physiologiques qui s’accomplissent chez les personnes qui s’adonnent à l’arsenic.

Toxicophages ou arsenicophages.

Il y a vingt ans environ, un article de M. de Tschudi, de Vienne, publié dans le Journal de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, vint attirer l’attention du monde médical sur une question qui étonna plus d’un docteur. Jusqu’alors, en effet, on avait considéré l’arsenic, tant en France qu’en Angleterre et dans bien d’autres contrées, comme une substance éminemment toxique, dont l’ingestion déterminait la mort. Or, dans le mémoire de M. de Tschudi, il ne s’agissait de rien moins que de détruire cette opinion et de la remplacer par une autre tout opposée, à savoir que loin d’être toujours une substance nuisible, l’acide arsénieux était, au contraire, un véritable réparateur de la santé ; et à l’appui, l’auteur citait les habi-