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LE CHEMIN DE FER

tance d’ouvrir des communications avec le Nord-Ouest, fit faire une exploration topographique et géologique de la région située entre le Fort William et le Fort Garry et de la vallée de la Rivière Rouge, sous la direction de M. Gladman. Les documents officiels de 1858 renferment des rapports vraiment précieux sur cette exploration.

En 1858, une autre expédition fut organisée sous les auspices du gouvernement, par M. Henry Houle Hind. L’administration canadienne, satisfaite des informations importantes qu’elle avait déjà obtenues sur ces territoires, voulut poursuivre ses recherches plus loin, en faisant explorer les deux immenses vallées de l’Assiniboine et de la Siskatchewan. L’expédition avait instruction de se procurer les renseignements les plus complets sur la géologie, l’histoire naturelle, la topographie et la météorologie de ces régions. La plupart des explorateurs étaient des spécialistes distingués et MM. Henry Houle Hind et S. J. Dawson ont publié des rapports très étendus et fort élaborés, que nous aurons l’occasion de mentionner ultérieurement.

La petite colonie de la Rivière Rouge, perdue pour ainsi dire dans l’immensité des prairies, et n’ayant de rapports qu’une fois par mois avec l’étranger par la voie des États-Unis, ressentait vivement de son côté les mille inconvénients de sa séquestration du monde civilisé. À quelques cents milles au sud, le Minnesota était alors en plein enfantement, et les colons de la rivière Rouge enviaient avec raison la rapidité de ses progrès.

Un projet était alors sur le tapis pour construire un chemin et établir une ligne télégraphique depuis le Lac Supérieur jusqu’à la Colombie Anglaise, et ils crurent l’occasion favorable d’élever la voix en faveur de l’entreprise, en faisant un appel, à la fois, aux gouvernements impérial et canadien. Telle était leur anxiété de voir s’ouvrir une communication avec le Canada, qu’ils offrirent de construire un chemin depuis le Fort-Garry jusqu’au Lac des Bois, une distance de 90 à 100 milles, si l’Angleterre ou le Canada voulait ouvrir le reste de la route jusqu’au Lac Supérieur.

Ils présentèrent un mémorial sur les avantages d’une route jusqu’au Pacifique et M. Sandford Fleeming, ingénieur de renom, fut chargé de faire valoir leur cause dans une brochure, nourrie de données précieuses sur l’importance d’une route intercontinentale à travers le territoire britannique.

En 1863, alors que l’administration McDonald-Sicotte était au pouvoir, il est fait pour la première fois mention de l’ouverture de communications avec la Colombie Anglaise dans le discours du trône. Elle était conçue dans les termes suivants :