Sir Hugh Allan, dont le nom est accolé à tant d’autres grandes entreprises, qu’il a su toutes mener à bonne fin par sa haute intelligence des affaires et son indomptable énergie. Cet homme est le véritable fondateur de cette magnifique flotte de steamers et voiliers qui sillonnent aujourd’hui l’océan, et il a fait plus que qui ce soit pour mériter au Canada, le nom de quatrième puissance maritime du monde[1].
Sir Hugh Allan veut couronner sa laborieuse carrière en attachant son nom à cette gigantesque entreprise, et il est probable qu’il saurait en recueillir gloire et fortune. Son nom seul aura une énorme influence sur les capitalistes et, si l’entreprise lui est confiée, on s’accorde à dire que le succès est certain.
II
praticabilité de la route.
Les grandes entreprises ne se sont jamais exécutées sans rencontrer de formidables obstacles. Les hommes et les événements ont parfois paru se coaliser pour leur opposer une barrière qui semblait infranchissable.
Il a suffi qu’elles fussent entourées de grandes difficultés pour qu’un certain nombre d’esprits, habitués à envisager avec effroi tout projet un peu hazardeux, se soient empressés d’en décréter l’impraticabilité. Et ces mêmes pessimistes n’ont pas hésité ensuite à qualifier d’utopistes et de songe-creux les hardis pionniers de ces idées nouvelles.
- ↑ Comme le rang que nous assignons au Canada, comme puissance maritime pourrait paraître trop élevé, nous appuyons cette assertion des statistiques suivantes publiées par le Statesman’s Year-Book de 1870.
Pays. Nombre de vaisseaux. Tonnage. Grande Bretagne, 22 250 5 516 434 États-Unis, 23 118 4 318 309 France, 15 637 1 042 811 Canada, 7 591 899 096 Italie, 17 788 815 521 Norvège, 6 215 795 876 Prusse, 1 460 406 612 Espagne, 4 840 367 790 Netherlands, 2 117 267 596 Autriche, 7 830 324 415 Russie, 2 132 180 992 Danemark. 3 132 175 554