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LE CHEMIN DE FER
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Les Américains, dont le témoignage ne saurait être suspect en pareille matière, ont plus d’une fois reconnu que la région de la Siskatchewan était préférable à toute autre pour la construction d’un chemin du Pacifique.

En 1855, Jefferson Davis, alors secrétaire de la guerre aux États-Unis, disait : « La seule route praticable pour une communication par chemin de fer entre l’Atlantique et le Pacifique est par le territoire de la Baie d’Hudson, vu que le désert s’étend depuis la frontière nord des États-Unis jusqu’à l’extrémité du Texas. »

« Je crois que la route la plus désirable pour aller du Pacifique à l’Atlantique » disait en 1858 le Gouverneur Stevens, du Minnesota à la Législature, « est dans les possessions britanniques, et qu’une grande voie de communication interocéanique peut-être construite par la Siskatchewan. »

Les citoyens de St. Paul, Minnesota, réunis en assemblée publique vers 1857, adoptèrent les résolutions suivantes qui sont fort significatives.

Résolu : — Que les citoyens du Minnesota, en commun avec les États du Nord Ouest, sont profondément intéressés dans une connexion entre les lacs du Nord et l’Océan Pacifique… ; que par la coopération avec nos frères Canadiens une route internationale à travers les vallées de la Rivière Rouge du Nord, la Siskatchewan et la Colombie n’est pas non-seulement praticable, mais constituera en états populeux les parties les plus précieuses du continent américain.

Résolu : — Que le grand fait physique s’affirme lui-même, savoir que le commerce et la puissance du globe reposent au Nord du 40° degré et que les quatre-cinquièmes de l’Europe ayant une aire correspondante aux côtes du Pacifique de l’Amérique Nord, sont au Nord du Centre du Minnesota.

Résolu : — Que la découverte de l’or sur la rivière Fraser et la cessation probable du contrôle de la Compagnie de la Baie d’Hudson sur le District de la Siskatchewan, de l’Oregon Britannique et de Vancouver, ouvrant ces immenses et fertiles régions à la colonisation, sont des considérations qui demandent une politique toute différente de la part du gouvernement des États-Unis.

Dans un livre intitulé : « Les statistiques du Minnesota » publié par ordre du gouvernement de cet État, nous lisons entre autres choses que l’on doit regarder « la route du chemin de fer à travers les vallées du Winnipeg comme une nécessité physique » et que « d’après les limites positives de terres arables du continent par les degrés de température et d’humidité, il a été démontré que le bassin transversal du Lac Winnipeg, s’avançant dans la vallée de la Siskatchewan au bord du Pacifique est le seul débouché pour les communications commerciales entre les côtes Est et Ouest, la seule route possible d’un chemin de fer du Pacifique et le seul endroit qui reste maintenant pour la formation de nouveaux établissements ; que le Minnesota est la seule entrée dans ce district à l’Est et au Sud et son seul débouché vers l’Est et le Sud.

« Ce bassin, donc, est pour ainsi dire le coopérateur des vallées